Le style Louis XVI voit la réalisation d’un nombre infini de tables. Les ébénistes créent alors des tables à déjeuner, cabaret, rafraîchissoir ou encore des tables bouillotte. Mais qu’est-ce qu’une table bouillotte ? Découvrez ce qui la caractérise et l’origine de ce nom.

La table bouillotte est une table volante, également appelée guéridon de bouillotte. Celle d’époque est à hauteur de table, à environ soixante-dix centimètres, et le modèle tonneau possède des roulettes.

La table bouillotte offre un plateau rond qui est marqueté ou recouvert de marbre. Il repose sur une ceinture en cuivre, généralement à simple tiroir ou à tirettes. La présence de tiroirs latéraux ou à glissière est plus rare. Sur cette galerie de cuivre, venait s’encastrer un bouchon, ce qui donnait à la table trois fonctions bien distinctes, celle de guéridon, de table à écrire ou à jouer.

La table bouillotte appartient au style Louis XVI. Elle est souvent plaquée de bois exotique ou en bois massif d’acajou. Ses pieds, comportant parfois une tablette d’entrejambe, sont en gaine plaqué ou fuselé cannelé. Ils sont de section carrée variable et sont protégés à leurs extrémités par des sabots de bronze rectangulaires.

Les galeries des tables d’époque réalisées à la main présentent quelques imperfections, car les bois ont joué au fil du temps.

Les plus beaux guéridons bouillotte marquetés possèdent un plateau en marbre, de Carrare par exemple, et sont en bois de rose et d’amarante. On observe également de fins filets d’encadrement et des motifs de frisage.

Elle est nommée ainsi en raison d’un jeu de cartes très à la mode vers le milieu et fin du 18e siècle, la « bouillotte ». Il a été remplacé au fil des siècles par le poker que nous connaissons aujourd’hui. La table possédait alors un diamètre de quatre-vingt-dix centimètres qui fut réduit par la suite pour avoisiner les cinquante à soixante centimètres.

Le plateau de marbre était traditionnellement recouvert d’une feutrine pour jouer plus aisément. Les cartes étaient rangées dans les tiroirs du bandeau. Le jeu standard se jouait à quatre ou cinq joueurs avec un paquet de vingt cartes et dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Des joueurs restaient en attente à proximité de la table pour remplacer les joueurs décavés (ceux ayant perdu tout leur argent durant la partie).

C’est ce qui fait la particularité de ce jeu, il ne prend fin qu’en cas d’un manque de participants.

La mise initiale est placée dans un pot par chaque joueur avant que ne débute la partie. Le déroulement du jeu varie selon les livres de référence. Il s’apparente à un jeu de hasard et d’intimidations, basé sur le Brelan qu’il a remplacé.

Le jeu est éclairé par une lampe bouillotte à l’abat-jour réglable et souvent de couleur rouge ou verte.

De nos jours encore, une table bouillotte trouve facilement sa place dans un intérieur. Les versions du 18e siècle sont très recherchées, car plus rares que celles du 19e siècle.

Parmi les tables bouillotte d’exception, citons les modèles en bronze ciselés et dorés, en marbre de qualité, en marqueterie d’exception ou celles à galerie à treillage.

Sont considérées haut de gamme, les tables bouillotte en bronze, à roulettes, de fine marqueterie, en acajou, en marbre blanc, avec des moulures de cuivre ou bien encore qui comportent deux tiroirs et deux tirettes.

Les tables en placage acajou ou de belle marqueterie font partie de la gamme moyenne.

Viennent ensuite, en entrée de gamme, celles en bois massif et en cannelures sèches.